Fugue urbaine

Parcours in situ

Artistes

Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne (duo, Montréal)

Philippe Côté (Montréal), Brandon LaBelle (États-Unis, Allemagne)

Antoine Nessi (France)

Carlos Contente (Brésil)

 

Série Plan large :

Ron Terada (Vancouver)

Michael Flomen (Montréal)

Shelley Miller (Montréal)

Rebecca Belmore (Vancouver)

 

Commissaire: Esther Bourdages

"I guess I always feel the most powerful thing about sound is its ability to integrate, disrupt, or stimulate other things, whether they be visual objects, narrative images, spatial constructions, social gatherings...". *

Fugue urbaine présente un parcours composé d’œuvres in situ d’artistes canadiens et internationaux qui épouse l’axe est-ouest de la rue Ottawa en traversant les quartiers historiques du Faubourg des Récollets et Griffintown. Regroupées autour de deux sites, soit l’ancien édifice de la New City Gaz et deux viaducs sous l’actuelle Autoroute Bonaventure, les propositions artistiques s’entrelacent au tissu urbain au moment où un secteur du quartier Griffintown est au seuil de connaître une pleine transformation. En effet, La Société du Havre, un organisme paramunicipal de la Ville de Montréal, a annoncé l’affaissement et la convertion de l’Autoroute Bonaventure en boulevard urbain dès 2011. 

De nos jours, la globalisation amène les villes à se réinventer, à se redéfinir, à se reconfigurer à une grande vitesse. Couramment, la ville est décrite dans les publications et les actualités en terme d'objet fluide, émergent, transformable, durable. Bien souvent, le renouvellement urbain répond à des intérêts socio-économiques et à la volonté de s’ajuster à la compétitivité. L’architecte et théoricien Bernhard Tschumi écrivait à cet égard qu’il n’existe pas d’espace sans événement, ni architecture sans programme. La trame historique de Griffintown se voit de nouveau menacée par cette future entaille. Un scénario similaire semble se répéter : déjà dans les années 60, en vue de se doter d’une image de prestige, une partie du quartier a été démolie par la construction des autoroutes Bonaventure et Ville-Marie, concourant ainsi à le défigurer et à l’isoler relativement.

Face à cet éventuel développement massif, les artistes ont été conviés à investir les lieux avec un regard critique : ils récupèrent et s’alimentent des traces du passé et du présent, s'inspirent des préoccupations et réalités sociales, politiques et économiques affectant le site et les habitants. Par le fait même, Fugue urbaine amène le promeneur à expérimenter et percevoir autrement une enclave remodelée, le Faubourg des Récollets, et celle qui se situe au carrefour d’une identité vacillante, Griffintown. On y découvre une fiction sonore autour de la voiture fantôme de Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, le théâtre audio à quatre voix de Brandon LaBelle, la murale très colorée de Carlos Contente, la Rature lumineuse d’Antoine Nessi et l’interprétation de la ruine selon Philippe Côté. En accord avec l’architecture et l’urbanisme, les artistes aspirent humaniser et conférer une résonance particulière à des lieux inscrits dans un projet bientôt irréversible.

La Fonderie Darling souhaite par cet événement donner l’impulsion de la transformation de la rue Ottawa en «corridor culturel», projet en gestation avec des partenaires du quartier de Griffintown. Une initiative communautaire visant à promouvoir un corridor culturel à Griffintown invite des artistes à participer à l’inauguration d’une série d’installations d’art publique et interventions artistiques. Cette série sera présentée entre septembre 2010 et août 2011. 

*Brandon LaBelle, Live Bootleg, Les Presses du réel, Dijon, 2008,p. 43.

 

La Fonderie Darling souhaite remercier le Conseil des Arts du Canada pour son soutien au projet.