L’œuvre de Jocelyne Alloucherie se présente comme un paysage en trompe-l’oeil sur l’angle de l’édifice. Toutefois le trompe-l’oeil, une fenêtre fictive, se redouble ici dans le processus de constitution de ces photographies; une fois, deux fois, trois fois, et encore.
Poussière3 est un monument de fines poussières. Le grain photographique d’origine, des vues de nuées en mouvement, y rencontre d’autres matérialités ; le grain d’un sable blanc projeté par un souffle dirigé et le grain infini de multiples prises numériques qui fixent le mouvement et se superposent. Aucune retouche ou reprise dans ces photos ; il s’agit vraiment d’un agrégat de mouvements fixés, d’une stratification d’infimes particules, grains de sable, grains chimiques et électroniques, qui deviennent une métaphore d’une multitude d’autres poussières dont on oublie qu’elles gardent toutes, à leur échelle, cette m émoire infinie du monde.
Jocelyne Alloucherie
Les débuts de la carrière de Jocelyne Alloucherie datent des années 70. L'artiste présente sa première exposition personnelle une installation sur sable, au Musée du Québec en 1973. Dans les années 80, Jocelyne Alloucherie a participé à de nombreux événements artistiques au Canada tels que Aurora borealis (Centre international d'art contemporain de Montréal, 1985) et la Biennale d'art contemporain (Musée des beaux-arts du Canada, 1989) notamment, aux côtés de plusieurs artistes canadiens majeurs.
L'artiste a participé à quelques grandes expositions internationales comme Anninovanta (Bologne, 1991) conçue par Renato Barilli, Différentes natures (Paris, 1993) de Liliana Albertazzi, Libera mente, Museo di Cesena 1997 Alice Rubbini et Peter Weiermair, It. La Disparition, troisième Biennale de Liège, 2002, et, Camere con vista, au Centre Il Filatoio de Caraglio, Andrea Busto It., en 2002 Species d'espays, au Tinglado 2Tarragona, Chantal Grande et Marie-Josée Jean Espagne en 2003, Il Velo en 2007 à Turin, Tout ce qui bouge ne se voit pas, Ttransphotographiques, 2008, Lille, Françoise Paviot, Chambres d'écho, Musée Réattu, Arles, 2009, Michèle Mutashar, à la Galerie des Beaux-Arts de Paris dans L'Arbre et le photographe, 2012, d'Anne-Marie Garcia et de nouveau au Musée Réattu dans Nuage, 2013, de Michèle Mutashar. Depuis le début des années 90, le travail de Jocelyne Alloucherie connaît une visibilité continue à l'étranger, en France et en Italie et en Espagne en particulier, où il est l'objet de nombreuses expositions personnelles. Elle a, entre autres, été présentée dans les événements collatéraux de la Biennale de Venise 2009, par le CRAA de Verbania, avec une exposition personnelle au Palazzo Brandolini Rota. L'artiste est représentée par la Galerie Françoise Paviot (Paris) The 511 Gallery, New York, et Roger Bellemare à Montréal.
La carrière de Jocelyne Alloucherie a été reconnue par plusieurs prix, notamment le prix Martin-Lynch Stanton de Conseil des arts du Canada, en 1989, le prix de la Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) en 1997, le prix Louis Hébert de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1999, le prix du Gouverneur général en arts et arts médiatiques du Conseil des Arts du Canada en 2000 et le prix Paul-Emile Borduas en 2002. Elle a reçu l'Ordre du Canada en 2008.