Alice Didier Champagne & Paul Maheke Ngamaha
Alice et Paul se sont rencontrés à l’École Nationale Supérieure d'Arts de Paris-Cergy. Ils travaillent depuis sur des projets communs et seront en résidence à la Fonderie Darling de juin à septembre 2015.
Alice Didier Champagne
Tout en jouant sur la frontière entre fiction et réalité, le travail d'Alice Didier Champagne interroge des situations, des espaces, qui appellent à la projection, à l’évasion et aux représentations. Les déplacements sont au centre de sa pratique, basée sur son immersion dans des lieux et territoires qui lui sont étrangers. Au travers de sa position d’artiste-touriste, elle questionne les notions d’image et de miroir. Elle choisit des lieux pour leurs dimensions hétérotopiques, utopiques ou politiques ainsi que pour leurs H(h)istoires faites de fantasmes et de clichés. Elle aime jouer avec la réalité, la faire basculer dans un ailleurs.
Dans un contexte in-situ, l’artiste imagine un scénario, en prélève des fragments, qui mettent en avant une contradiction, une absurdité. Ces derniers sont des éveilleurs de fictions qu’elle inclut dans l’espace plastique qu’elle construit. Le lieu devient ainsi le territoire d'un récit, mais également un prétexte à la restitution d’une expérience personnelle.
Paul Maheke Ngamaha
La recherche artistique de Paul Maheke Ngamaha fait la part belle aux formes légères. Elle se concentre autour de gestes d'apparition qui sont le plus souvent menés furtivement dans l'espace public. Si l'on n'y prête pas attention, certains gestes peuvent même passer inaperçus. Cette pratique repose sur l'exploration des territoires sur lesquels l’artiste se trouve et dépend du contexte de production, à chaque fois renouvelé. La fiction, le paysage et les gender studies pourraient en être les anti-chambres. Les interventions de Paul Maheke Ngamaha sont conçues comme autant d'espaces où le réel côtoie l'enchantement. L'ensemble de son travail consiste en une hypothèse plastique qui repose sur la discrétion, afin d'interroger les manières dont l'art s'expérimente lorsqu'il n'est pas explicitement désigné en tant que tel.
Son travail ne s'attache à aucun lieu ni médium précis. Il se construit par résonances et rebonds. De cette façon, une pièce en amène une autre, et au fur et à mesure, des ponts qui se tendent. En établissant ces explorations comme une activité quotidienne et avec la volonté de les maintenir dans une certaine précarité, l'artiste s’est engagé dans un rythme de production laissant une grande place à l'incertitude. La dérive est ainsi devenue sa méthode de travail. Par l'abandon anonyme d'objets dans la rue ou l'improvisation de chorégraphies sur des chemins communaux, il inaugure un dialogue singulier entre son travail et ceux/celles qui le verront. Il s'agit de faire le pari de penser ses actions comme des mises à disposition, des œuvres laissées aux usagers des lieux sur lesquels il les installe. Ainsi les terrains publics où l’artiste crée deviennent aussi des points de rencontres potentielles.
BIOGRAPHIES
Alice Didier Champagne
Après avoir obtenu sa maitrise à l’École Nationale Supérieure d'Art Paris Cergy, en 2011, Alice Didier Champagne a créé et mené avec des artistes thaïlandais et français une résidence d'un an entre Paris, Bangkok et Nong Khai.
Sa pratique étant intimement liée au déplacement, dans tous les projets et expositions auxquels elle participe, elle adopte une position qui lui est chère, celle d'une "artiste-touriste". À travers l'humour, elle joue et met en parallèle fictions et réalités. Elle recrée des espaces où le paysage est instigateur mais également prétexte à interroger les liens qui se tissent entre territoires et identités. Actuellement ses recherches se concentrent plus particulièrement sur des questions liées à la créolité, à la traduction et au paysage comme forme politique.
Paul Maheke Ngamaha
Paul Maheke Ngamaha obtient sa maîtrise en 2011 à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Depuis, son travail se concentre principalement autour de gestes d’apparition menés furtivement dans l’espace public. Sa pratique, en prenant la forme d'une investigation personnelle, vise à interroger les rapports —sociaux et culturels— que nous entretenons avec nos environnements immédiats. Il poursuit désormais ses recherches autour des notions d’émancipation et de décolonisation —des corps et des espaces— au sein du programme Open School East à Londres (GB).