GESTES AU CARRÉ : au croisement de la danse et des arts visuels
La Fonderie Darling a initié de nouveaux projets pour lesquels le croisement des pratiques de la danse et des arts visuels sont intégrés à sa programmation 2015-2016, depuis l’arrivée de la commissaire d’exposition Anne-Marie St-Jean Aubre au printemps 2015. Du 1er au 5 juin, la semaine GESTES2 présente en première montréalaise le travail de deux artistes canadiennes, Zoja Smutny et Catherine Lavoie-Marcus, qui poursuivent dans cette voie en investissant de manière singulière et performative les espaces de la Fonderie Darling.
C'est avec l'exposition Hôtel Formes Sauvages de l'artiste marseillais André Fortino, présentée à l'automne 2015, que La Fonderie Darling initiait ce désir de réfléchir aux déplacements et perturbations des protocoles de travail et de réception qu'implique le dialogue entre artiste visuel et chorégraphe. Fortino présentait un triptyque vidéo basé sur la réinterprétation des gestes structurant une première œuvre devenue partition réinterprétées dans les seconds volets.
Mercredi 1er juin et jeudi 2 juin, 21h30 | 20$ (régulier), 15$ (Étudiant et travailleur culturel)
Conversation chorégraphiée | Jeudi 2 juin, 14h | Gratuit
Chorégraphe en résidence chez Dancemakers à Toronto, Zoja Smutny réfléchit aux paramètres périphériques à la chorégraphie que sont la composition sonore, la production d'une installation, le rôle et la place dévolus au spectateur, afin de bousculer les habitudes de réception des spectateurs devenus participants. En misant sur les possibilités créatives offertes par l'idée de partage – d'un espace, d'un moment, d'un contexte –, elle fait reposer le déroulement de son œuvre sur la capacité de tous, tant spectateurs que performeurs, d'être sensibles et réceptifs aux effets de coprésence qui nourrissent la création en direct.
Présentée en première montréalaise, dans la grande salle, Rosé Porn, nouvelle œuvre multidisciplinaire, décrite par l'artiste comme un « album concept », est une chorégraphie mettant en interaction la danse, la musique, le cinéma, l'installation et des techniques de mise en marché. Cette installation vivante à appréhender dans l'espace, a été créée en collaboration avec l'artiste multidisciplinaire torontoise, Victoria Cheong. Rosé Porn met en scène Cheong ainsi que les performeurs Brendan Jensen, Claudia Fancello et Zoja Smutny. « Les danseurs contrôlent toutes les lumières, le son et la vidéo, utilisent du ruban adhésif rose fluo, des plantes, des fleurs, des caméras, des ordinateurs, des hauts-parleurs, des projecteurs, du tissu, des lumières, des vêtements, du plastique et du papier. » - Zoya Smutny
L'artiste propose également, le jeudi 2 juin à 14h, une « Conversation chorégraphiée », plateforme performative mettant de l'avant le partage d'idées sur la pratique et la pensée artistique. « Zoja s'intéresse à la création d'un espace capable d'accueillir à la fois la performance mais aussi une conversation pensée comme une sorte d'alternative au discours d'artiste» explique la commissaire de Dancemakers. La « Conversation chorégraphiée » rassemblera Anne-Marie St-Jean Aubre, commissaire à la Fonderie Darling, Amelia Ehrhardt, Zoja Smutny, ainsi que les artistes invités Anthony Burnham, Ame Henderson, Guntar Kravis et Claudia Fancello. Ils s'interrogeront sur l'influence qui existe entre les disciplines, les effets de ces influences sur leur propre travail et les espaces où ces influences deviennent visibles.
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Photo : Rosé Porn, Zoja Smutny en collaboration avec Victoria Cheong et Brendan Jensen, Vue du projet, 2015 © Aundrea Bell
Mercredi 1er juin et jeudi 2 juin, 17h à 21h30 | Samedi 4 juin et dimanche 5 juin 13h à 17h | Gratuit
Dans la petite galerie, la chorégraphe Catherine Lavoie-Marcus propose quatre séances d'ateliers de collage participatifs au cours desquels six performeurs et le public sont invités à créer, sous la forme de collages d'images, des partitions chorégraphiques de la mémoire, à partir d'archives de la danse au Québec. Les performeurs Marie Claire Forté, Andrée Juteau, Brice Noeser, Georges-Nicolas Tremblay, Andrew Turner, Catherine Lavoie-Marcus s'empareront de ces partitions «inédites», au fur et à mesure de leur création, afin de créer, avec la complicité du concepteur sonore Michel F. Côté, des tableaux vivants qui leur permettront de réinterpréter — physiquement— l'histoire de la danse... entre l'hommage et l'outrage.
Avec Les Anarchives de la danse, Lavoie-Marcus interroge ainsi les interdits de sa discipline en concevant de nouvelles modalités d'écriture du mouvement, axées sur une appropriation anarchique des images documentaires du patrimoine dansé du Québec. Dans cet exercice, les figures marquantes du patrimoine de la danse se percutent de manière désordonnée, disproportionnée et anachronique. « De cette collision des images surgissent de nouveaux documents qui engendrent à leur tour de nouveaux et remarquables souvenirs. Le potentiel anarchique des archives éclate : nulle figure historique ne reste intouchable, nulle hiérarchie temporelle ou esthétique n'est maintenue. Affranchis, les corps se détachent du décor ou défient les lois de la gravité. » - Catherine Lavoie-Marcus Recherche : Gabrielle Larocque
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Photo : Les Anarchives de la danse, Catherine Lavoie Marcus, Collage 27,9 cm × 21,6 cm, 2016
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Un troisième volet de cette recherche prendra la forme d'une exposition, Interprétations à l'œuvre, organisée par la Fonderie Darling et l'Association Astérides, à l'occasion du Festival international des arts & des écritures contemporaines, Actoral. Réunissant 14 artistes et performeurs canadiens et français, elle sera présentée à l'automne 2016 à la Friche la belle de Mai à Marseille.