My mother was an animal until I grew my second set of teeth

Le 9 avril se tiendra à la Fonderie Darling un atelier collaboratif organisé par les artistes Marie-Michelle Deschamps et Rebecca La Marre.

L’atelier aura une durée maximale de 3 heures et vous serez invités à participer à une activité d’écriture qui abordera les thématiques explorées par l’exposition L*, présentement à la Fonderie Darling, qui a été développée en réponse au travail de l’auteur Louis Wolfson.

Pour vous inscrire à l’atelier, veuillez contacter par courriel : anne-marie@fonderiedarling.org.

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Wolfson, un écrivain américain, a écrit le livre Le Schizo et les langues en 1970. Le livre a connu un certain succès grâce à l’attention que lui ont porté Gilles Deleuze, Michel Foucault et Semiotext(e).

Le livre de Wolfson n’est ni une biographie, ni une œuvre de fiction. Il consiste en une série d'esquisses, ou croquis, qui pourrait davantage être classé comme un essai créatif, une sorte de critique par l'enquête personnelle. Il y décrit les activités et point de vue du « jeune schizophrène », (Wolfson lui-même, qui se désigne toujours à la troisième personne), qui s’échappe d'un établissement psychiatrique de l'État de New York. Il se met à l’apprentissage du français, de l’allemand, de l’hébreu et du russe avec un fanatisme qui est méprisé par sa famille, qui lui dit que de passer son temps à apprendre d'autres langues le rendra « inapte au travail ». Wolfson invente par la suite un système linguistique élaboré qui vise à « détruire sa langue maternelle », l’anglais.

Cet essai n'a jamais été traduit en anglais pour des raisons évidentes. L'attention qu'il a reçue se concentre en grande partie sur l’aspect pathologique du cas Wolfson en tant que schizophrène ; utilisant le livre comme une « étude de cas » permettant de développer une cartographie de la maladie fondée sur la langue, notamment par Deleuze. De plus, d'autres analyses ne parviennent pas non plus à effectuer une séparation entre Wolfson, l'écrivain et Wolfson, « le jeune schizophrène », en supposant que le texte dresse exactement le portrait de l'écrivain.

Le but de cet atelier est d’abord de se pencher sur les thématiques présentes dans l’essai de Wolfson, lui octroyant le statut de créateur plutôt qu’uniquement de patient. Il mettra l’accent sur le concept de la langue comme technologie sociale et celui du corps comme l'instrument ou l’outil faillible qui l'exécute.

L’atelier mettra également l'accent sur le rôle des nouvelles formes d'écriture dans l'art ainsi que sur la proximité de certaines pratiques créatives avec les marqueurs de la schizophrénie; les associations libres, les digressions, l’attention portée aux aspects les plus concrets de la langue agissant plus généralement comme des paraboles ou métaphores, et sur le schizophrène considéré comme quelqu'un qui entend des voix « au mauvais moment » et n’est pas fait pour le monde du travail.

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Des textes vous seront envoyés par la suite afin de vous donner plus de contexte et d’information en prévision de l’atelier.

* Veuillez noter que tout le matériel produit durant l’atelier pourra être utilisé par la suite par les artistes Marie-Michelle Deschamps et Rebecca La Marre dans le cadre d’une publication.

** Image: Marie-Michelle Deschamps + Michelle Lacombe, vidéo performative, 2016 © Maxime Boisvert