Juan Geuer présente cet été, trois instruments à haute précision scientifique dans lesquels des lasers sont utilisés comme outils de remise en question des vérités de base de la science, de l'art et de notre propre réalité.
WiS (Water in Suspense) 1999, la première pièce du parcours, est l'une des plus acclamées de l'artiste. Un simple faisceau de lumière et une goutte d'eau captiveront le spectateur grâce à l'étrange magie créée par leur interaction.
La seconde oeuvre, Strange Attractor 2004, est simplement composée de deux pendules - idée purement Nietzschéenne: un Apollon convenable et un Dionysos indiscipliné - disposés en deux pôles séparés mais toujours inter-reliés.
Trap 2004, la dernière oeuvre de cette exposition, emploie un laser et l'idée du confinement pour suggérer l'incarcération et la coercition obligatoire, déstabilisant le visiteur et annihilant sa complaisance. Un laser mesure les mouvements des murs de cellules qui sont transformés en modèles d'interférence sur les murs de ce "piège". Le travail évoque brillamment notre époque.
Chez Geuer, la science se fait habilement poésie.
Internationalement reconnu, Geuer est l'un des rares artistes qui ont su marier avec succès l'art et la science. Son travail est remarquable pour la façon avec laquelle il crée la beauté tout en invitant le visiteur à s'interroger et penser.
Un portrait mobile de Geuer simplement intitulé Juan 2002, de la vidéastre montréalaise Sylvia Safdie, sera projeté tout au long de l'exposition.
Juan Geuer
1917 naissance à Soest (Hollande).
1917 - 1939 Élevé en Europe dans une famille d'artistes. L'architecte Piet Klaarhamer était son mentor de temps en temps et à travers lui Geuer à eu son premier contact avec l'esthétisme de la pureté. En contact avec Rilke et Nietzche et le mouvement pacifiste de Léon Tolstoï, l'Anthroposophy et d'autres mouvements ésotériques. En 1933, quand sa famille était en Allemagne, son père manifestait publiquement contre la mise au feu des livres et sa famille a été renvoyée en Hollande.
1939 - 1954 Vit dans la jungle Yungas en Bolivie. Il fabrique du verre et du verre teint à partir de minéraux trouvé dans la sauvage nature. Il éxecute des travaux expressionistes, s'engage dans des discussions philosophiques et s'active socialement. Il distille de l'alcool et construit des machines à rouler la laine Vicuna.
1954 Il immigre au Canada.
1955-1980 Il travaille comme concepteur à l'Observatoire Dominion (la branche physique de la terre) et à travers sa curiosité esthétique, il s'implique sérieusement sur des projets scientifiques de l'Institut Géophysique. Il peint de grandes fresques et des esquisses de peinture jusqu'en 1968. Puis, il fait des installations tridimensionnelles en relation avec son implication scientifique et ses préoccupations sociales.
Depuis 1980, il travaille à temps plein comme artiste; son projet est de rechercher la dichotomie entre l'art et la science, "une prise de conscience avant que tout soit pris dans des concepts alors que la métaphore en transporte le meilleur du parfum." Après avoir passé 4 semestres à enseigner l'art au département d'Histoire de l'Art de l'Université de Carleton, il établit sa propre compagnie " The Truth Seeker" en 1973 pour se concentrer sur la nouvelle direction de son travail.
Sa proposition est "d'étudier notre perception derrière la science et l'art et de rechercher nos habilités créatrices pour s'adapter à de nouvelles visions et nous encourager à nous preparer à des situations imprévues."
Son travail a été montré en Australie, Bolivie, Canada, Finlande, France, Germany, la Nouvelle-Zélande, la Suisse et les États-Unis. Son œuvre est représentée dans les collections de la Galerie Nationale du Canada, à la Galerie d'Art d'Ottawa, au musée Boymans Van Beuningen à Rotterdam (Hollande), dans les places publiques, et dans des collections privées dans le monde. Son œuvre a été largement défendue, reproduite et commentée dans les revues d'art et dans les journeaux spécialisés.
Commissaire
James Campbell