La nouvelle région du monde

La Fonderie Darling est heureuse d’accueillir le commissaire et critique d’art James Oscar pour une résidence d’un an. Élaborée sous le titre La nouvelle région du monde, l’ambitieux projet de recherche de James Oscar cherche à repenser la conversation mondiale actuelle relative à la recartographie de l'art contemporain et de la pensée contemporaine, l'objectif principal étant qu'il est temps de revoir la façon dont nous questionnons les certitudes séculaires qui ont caractérisé le cadrage occidental des questions de beauté, d'esthétique et de production culturelle.

La nouvelle région du monde
Volume 000 du « Contemporary Thinking Forum »

En tant que projet intégré aux programmes publics de la Fonderie Darling pour cette année, La nouvelle région du monde est divisé en trois parties, y compris une série de conférences, de tables rondes publiques avec des invités, ainsi que des visites d’atelier et des interviews.

Les propositions de James Oscar vont commencer dans le sillage de son mentor, le philosophe et poète martiniquais Édouard Glissant, tout en examinant la réception mondiale frénétique de l’œuvre de Glissant à l’intérieur des domaines de l’art contemporain. La nouvelle région du monde cherche à présenter un réexamen et une complexification des dialogues contemporains sur l’héritage de Glissant, tout en présentant la cadre théorique développé par James Oscar par rapport à ces questions.

Dans le but d’envisager une nouvelle cartographie très personnelle de l’histoire et de la pratique de l’art, les entretiens, les écrits, les conférences et les initiatives de commissariat de James Oscar se déplaceront à travers l’actuel mélange proliférant d’intérêt (voire d’obsession) pour des sujets tels que: les objets, les mouvements, les artefacts, l’architecture, les monuments, les troisième et quatrième types d’espace, la précarité, l’artifice, la cosmologie, la liminalité, le seuil, la vie nocturne, la voix ancienne, la voix contemporaine, la hantise (le fantomatique), l’opacité, l’identité sociale complexe, la multidisciplinarité, le non-humain, la nature, la culture, la polis, l’espace alternatif, le cosmopolitisme, la représentation, le local, le transnational, l’exil, l’obsession, la neurodiversité et la transmission. La nouvelle région du monde se penchera sur la façon dont tous ces éléments sont furieusement intégrés ou désintégrés à notre époque: comment la vision de l’artiste comme contemplateur offre-t-elle un répit au-dessus du rythme grisant de notre moment actuel?

*Esthétique: une nouvelle région du monde est le titre d’un ouvrage d’Édouard Glissant.

*Ce programme public est rendu possible grâce au généreux soutien de Ruby Thelot. 

 

VIDÉO INAUGURALE

 



UNE COSMOPOLITIQUE EN MOUVEMENT

Une conversation entre Chantal Pontbriand et James Oscar 

 

Chantal Pontbriand est commissaire, éditrice et essayiste de renommée internationale. Son dernier livre s’intitule The Contemporary, The Common: Art in a Globalizing. On note que dès 1975, dans l’éditorial du premier numéro de la revue PARACHUTE qu’elle a fondée à Montréal, Pontbriand s'interroge dèjà sur la façon de penser tant les nouvelles formes que les nouveaux enjeux de l’art contemporain.  Un décloisonnement tant culturel qu’artistique, accompagné d’une multiplicité de perspectives géographiques y est revendiqué, ce qui est emblématique de son parcours.

Dans le cadre de cet entretien réalisé pour les programmes publics de la Fonderie Darling, les idées s’entrecroisent autour du concept de « nouvelle région du monde » proposée par James Oscar. On y donne libre-cours à des contre-récits par rapport à la manière dont nous pensons la production culturelle actuelle. Y sont abordées entre autres les notions de geste, d’intensité, de communauté, de la relation individu/collectivité/monde, et de cosmopolitique.



Au delà des exotismes, du Yuku et vers les nouvelles régions du monde

Une conversation entre Rame Cuen et James Oscar 

 

Rame Cuen est artiste interdisciplinaireet le fondateur et le directeur de La Clinìca, un centre de recherche en design et art contemporain à l'intersection de la santé et des enquêtes sociales situé dans la ville de Oaxaca, au Mexique. Il est diplômé du master en arts médiatiques et cinéma de la New School (2010), a étudié à l'International Center of Photography (2000) et à la Parsons School of Design (2016). Son travail se distingue par une approche transdisciplinaire des arts visuels, dans laquelle la musique joue un rôle primordial. Il a développé et participé à diverses expositions collectives et individuelles présentées aux États-Unis, au Mexique, en Chine, à Londres et en Argentine. Il a été le directeur du Musée d’art contemporain de Oaxaca en 2012 et est un des membres fondateurs du musée Belber Jiménez, à Oaxaca. Carnales Bajo el Puente (2002), The last dance (2012) et Liberty is suicide (2021) sont quelques-unes de ses publications.

Dans cette vidéo, James Oscar s'entretient avec Rame Cuen au sujet des dispositifs qui ont fini par déterminer la manière dont les imaginaires se forment et dont les artistes et commissaires peuvent penser aux nouvelles régions et aux nouvelles pratiques qui sont toujours présentes et qui agissent toujours comme des moyens de résistance. James Oscar interroge Rame Cuen au sujet de sa pratique artistique, de son approche curatoriale et de son nouvel espace La Clinica, un ancien hôpital appartenant à sa famille qui fonctionne désormais comme un lieu essentiel de création et de discours autour de l'art contemporain au Mexique.



CONVERSATION : MOJEANNE BEHZADI & JAMES OSCAR 



Mojeanne Behzadi est historienne de l’art, commissaire et poète basée à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. Elle est présentement la directrice de Art Speaks, une série internationale de conférences en art contemporain et coordonne la recherche et les expositions à Artexte. Détentrice d’une maîtrise en histoire de l’art de l’Université Concordia, elle a notamment travaillé à titre d’assistante au commissariat en art contemporain au Musée des beaux-arts de Montréal et à la coordination de la programmation éducative à AGAC pour la foire Papier. Elle contribue régulièrement de ses écrits pour plusieurs organismes voués à l’art dont ELLEPHANT, le Centre CLARK et la Fondation Phi. Ses recherches commissariales actuelles s’articulent autour du thème de l’amour comme outil radical de résistance, de mobilisation et de transformation sociale.

Dans cet échange avec Mojeanne Behzadi, conservatrice à Artexte, James Oscar explore les enjeux discursifs contemporains et la question du langage employé dans les conversations et la critique autour de l’art actuel. Les deux commissaires abordent les espaces liminaux de la création, les états de perception altérés, les notions de durée et de présence dans la réception d'œuvres et la façon d’en transmettre l’expérience, se questionnant notamment sur l’importance des ambiances, des atmosphères et environnements totalisants. James et Mojeanne, à travers leur vécu personnel et professionnel, explorent dans le même souffle les thématiques de spiritualité, de vitalité et de mystique de la création au regard de la tension entre le séculaire et le sacré.