1998 - 2022
Au fil des expositions qui se succèdent, le mur derrière le comptoir de l’accueil est devenu un une vitrine pour offrir une visibilité aux artistes en résidences à la Fonderie Darling, mais également un troisième espace d'expérimentation qui permet d'exposer une œuvre qui résonne avec la thématique des expositions en cours. Prélude à l'exposition Tu m'enveloppes et je te contiens qui célèbre les 20 ans de la Fonderie Darling en s'inspirant de ses archives, l'œuvre d'Emmanuel Galland est la relique d'une époque révolue : celle des flyers annonçant les raves de Montréal. Véritable reconstitution (reenactement), la présentation de cette pièce fait écho à sa première monstration, en 1998, pour l'exposition collective Death of the Party commissariée par Michael A. Robinson dans les locaux de Quartier Éphémère, puis à sa deuxième restitution, en 2003. Il y a 20 ans, ces flyers cueillis à Montréal entre 1996 et 1999 étaient présentés exactement au même endroit, à la manière d'une murale monumentale. Pour toute une génération, la vision de ce témoin d'un passé rapproché ne peut qu’instiller un sentiment de nostalgie, nous donner la vague impression que le temps nous file entre les doigts.
EMMANUEL GALLAND
Artiste et commissaire d’exposition, Emmanuel Galland observe l’environnement physique et social tel un anthropologue. En tant qu’artiste, il réalise des typologies qui traitent des contextes qu’il investit et des personnes qui y évoluent, allant du milieu de l’art contemporain à l’architecture vernaculaire ou aux objets du domestique, en passant par les marqueurs d’individualité. Les images sont réalisées par lui-même ou par d’autres, sont trouvées (albums de famille personnel ou pas, chinées), capturées sur le Net ou captées par son téléphone cellulaire ou via un appareillage photographique circonstanciel, idoine. Dans ses séries et installations photographiques, il questionne la nature du portrait, toujours décalé. Galland s’intéresse à détourner les notions reliées au pittoresque, au monumental (célébration, commémoration, héroïsation). Son seul credo : révéler ou créer des liens. Faire émerger des collaborations est un des mobiles.
Formé en arts plastiques et en histoire de l’art à l’Université de Montréal, il a entamé son travail d’artiste en photographie et en installation à la fin du XXe siècle à Montréal. Récipiendaire du Prix Pierre-Ayot (AGAC et Ville de Montréal) et de la Bourse Duchamp-Villon (Centre Plein sud), ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées. Autoproclamé « enfant des centres d’artistes » où il est impliqué à divers titres depuis de nombreuses années, il alterne aujourd’hui ses engagements comme artiste, commissaire indépendant et travailleur culturel.
ARTISTE
EMMANUEL GALLAND